l’Ecole Militaire a été créée en 1755 pour l’instruction de jeunes gentilshommes pauvres se destinant à la carrière militaire. C’est à Gabriel que l’on doit l’immense bâtiment dont la construction s’acheva par la façade (1768-1773). L’avant-corps central précédé d’un péristyle corinthien est coiffé d’un dôme et occupé par la chapelle, selon la formule traditionnelle, brillamment inaugurée un siècle auparavant à la Salpêtrière. Du côté du Champs-de-Mars, l’architecte a mis l’accent sur la longueur de l’édifice pour lui donner plus de majesté et il en a atténué l’austérité grâce à un décor sculpté relativement important : quatre figures à l’entablement symbolisent la Paix, la Force, la France et la Victoire sous les traits de Louis XV ; cette effigie échappa aux destructions révolutionnaires. Pour augmenter la capacité de l’édifice, Brongniart, en 1782, le prolongea par deux longues ailes basses.
La chapelle de l’Ecole Militaire, chef-d’œuvre néoclassique, est décorée sur toute sa hauteur de semi-colonnes, de neuf tableaux par Vien, Lépicié, Restout, Doyen (1773). La façade sur la cour d’honneur, place de Fontenoy, bien limitée par ses pavillons d’angle, est plus raffinée dans ses détails que l’autre ; superposition des colonnades dorique et ionique sur les côtés, pilastres corinthiens au centre, fronton sculpté au milieu surmonté du dôme…
Cette façade est directement reliée à l’église du dôme des Invalides par les deux voies axiales qui se rejoignent à la place de Breteuil, et, dès l’origine, on a conçu un faisceau de voies destinées à unir de manière harmonieuse ces deux institutions militaires.